Parce que oui, si MJ était sous le feu des projecteurs, Pippen prit plutôt l’habitude d’évoluer dans l’ombre et de s’occuper du sale boulot. En défense, il était important que Michael puisse se reposer. Alors du coup, qui est-ce qui était obligé de se taper la superstar adverse avec pour mission de l’éteindre chaque soir ? Pip évidemment ! Grâce à son envergure, son anticipation, mais aussi sa rapidité latérale, l’ailier, en plus d’être un attaquant hors-pair, est devenu un
défenseur d’élite. Les épiciers se rappellent d’ailleurs tout particulièrement de la façon dont il a martyrisé Magic Johnson lors des finales 1991 pour permettre aux
Chicago Bulls de remporter le premier titre de leur histoire. Et des moments comme celui-là, il en existe des tonnes. Dans l’enceinte de l’épicerie, nous adorons nous les remémorer avec passion.
Un an plus tard, en 1992, les Bulls affrontaient les Portland Trail Blazers de Clyde Drexler en finale NBA. L’équipe de Chicago menait alors par 3 victoires à 2 et avait à cœur de s’imposer dans le match 6 afin de s’éviter un game 7 hitchcockien pour célébrer le titre. Sauf que là… ça part mal ! Les hommes de l’Oregon prennent rapidement 15 points d’avance et se dirigent facilement vers la win. C’est à cet instant que Phil Jackson décide de faire sortir MJ et de laisser Pippen faire son œuvre en l’entourant sur le parquet de joueurs de seconde zone. L’idée peut paraître saugrenue comme ça, et pourtant elle a porté ses fruits. L’ailier a alors pris les siens sur son dos et a permis aux Bulls de revenir au score grâce à un 14-2 infligé aux Blazers en quelques minutes. Quand les titulaires sont revenus en jeu ils n’ont plus eu qu’à terminer le job. Quelques instants plus tard, les Bulls remportaient leur 2e titre. Waow !
Les épiciers pourraient aussi évoquer avec beaucoup de nostalgie l’interception de 1997 qui porta
les Bulls vers leur 5e titre, mais encore une fois ce moment est difficile à dissocier de Michael Jordan. Voici pourquoi par ici, c’est plutôt la saison 1993-94 de Pip qui reste bien ancrée dans les mémoires !
Alors que MJ avait pris une première retraite pour aller s’amuser avec une batte et un pantalon bouffant, Scottie Pippen esseulé, dût
prendre les rênes de l’équipe de l’Illinois. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il n’a pas déçu ! En terminant meilleur scoreur, meilleur passeur et meilleur intercepteur de sa team, il réalisa alors sa saison la plus aboutie en carrière, permettant aux Bulls d’atteindre un match 7 face aux Knicks en demi-finales de conférence (ces même Knicks qui terminèrent leur parcours en finale NBA la même année). En point d’orgue de cette magnifique campagne : le All-Star Game. Motivé à l’idée de montrer qu’il n’était pas qu’un lieutenant, Pip brilla de mille feux. Armé de ses tonitruantes Nike Air Maestro rouges qui firent rêver un paquet de jeunes fans (beaucoup de parents avouent encore qu’à l’époque ils durent faire face aux pires caprices de l’histoire de leurs ados basketteurs), l’ailier enquilla 29 points dans la trogne de la sélection Ouest et remporta le trophée de MVP de ce match des étoiles légendaire, boum !
Puis Scottie Pippen, ce n’est pas que les Bulls. Lorsque Michael Jordan quitta définitivement le navire en 1998, l’ailier prit la direction des
Rockets, puis des
Trail Blazers. Là-bas, même si son prime était derrière lui, Pip joua un rôle essentiel. Et oui, le statut de mentor expérimenté qu’il assuma à Portland dans la fameuse équipe des Jail Blazers est d’ailleurs à applaudir. Pas facile de rester calme lorsque l’on est entouré de têtes brûlées comme Rasheed Wallace, Jermaine O’Neal, Damon Stoudamire, Brian Grant ou Bonzi Wells. Pourtant, malgré son passif fait de titres et de victoires, Scottie, en grand sage qu’il est, contrôla ses nerfs jusqu’à sa retraite. Sans lui, Portland n’aurait jamais atteint les finales de conférence en 2000, les épiciers seraient prêts à parier leur salaire de tout un mois là-dessus !
Mais oui, pour conclure, Pippen c’est tout ça : de l’humilité, un sens du collectif et du sacrifice hors normes, mais surtout, surtout, des brouettes de talent pour tout ce qui touche de près ou de loin au monde de la balle orange !